Conclusion : à vous de jouer

Les meilleures choses ont une fin et le temps que nous avons passé ensemble de façon asynchrone, moi en écrivant ce livre et vous en le lisant, arrive à sa fin. C’est le moment de conclure.



Pour ma part, l'écriture de ce livre a représenté un travail colossal. Quelle joie d’être arrivé au bout et de l'avoir écrit ! Je suis d’ors et déjà comblé. J'ai rempli un vide intérieur de ce qui, en moi, aspirait si fortement à se manifester à l'extérieur. Je refais l'expérience de cette sensation si particulière que j'ai ressentie en novembre 2016 lorsque j'ai terminé la rédaction de mon premier livre, "Lâcher prise, comment se reconnecter à soi-même", une sensation de complétude. Peu importe la façon dont cet ouvrage va être accueilli par le public, il existe, ce qui lui confère, en soi, une valeur inestimable à mes yeux car il manifeste de façon visible et tangible une part de moi-même invisible et intangible. Ce que je suis s'est manifesté en ce que j'ai écrit. On peut dire, en quelque sorte, qu'il m'a rempli de ce que je suis. Je me sens comblé de l’intérieur.


Et pourtant, quelque chose me titille déjà. Là aussi, cela ressemble à ce jour de novembre 2016. Le sentiment de complétude s’accompagne paradoxalement d’une sensation de vide. Une aspiration comblée qui laisse la place à une nouvelle aspiration ?


Mais qu’est-ce qui aspire à se manifester ? Le 3ème livre !


Alors à très bientôt … et posons les dernières briques de cet ouvrage en le regardant de votre point de vue de lecteur.



Vous avez bien compris que résister aux illusions n'est pas une chose que l’on peut réussir à faire totalement, jusqu'au bout et en toutes circonstances. En effet, notre système interne de production de réalité repose sur des représentations mentales fictives qui nous donnent l’illusion du réel. Il s’agit en fait, pour paraphraser Henri Poincaré, de résister à la commode facilité de douter de tout, ou de tout croire, et donc de ne pas réfléchir. Accéder à la réalité du monde, des autres et de nous-même revient, en fin de compte, à ne pas trop s’illusionner sur ce que sont le monde, les autres et soi-même. Comment ? En veillant, autant que faire se peut, à ce que nos représentations coïncident avec le réel qu’elles représentent. Et dans cet ambitieux projet, les pièges sont nombreux, très nombreux, et, pour certains, inévitables. Le défi n’est donc pas seulement de savoir comment les éviter, il est aussi de faire en sorte d’en réduire les conséquences délétères. 


Concrètement, que pouvons-nous faire ?


D’un point de vue individuel, il convient de cultiver l’humilité de ne pas tout savoir, de ne pas toujours avoir raison, d’avoir parfois complètement tort, d’être conscient que nous sommes sujet à des biais qui nous induisent en erreur, de développer une pensée méthodique, un esprit sainement critique, d'apprendre l’art du doute raisonnable et de la confiance donnée à bon escient. Il appartient à chacun de veiller à ce que les cartes produites par son système de production de représentations correspondent le plus précisément et fidèlement possible aux territoires qu’elles décrivent. 


D’un point de vue collectif, nous devons veiller à partager, construire, consolider un socle commun de réalité qui s’ancre dans le réel objectif. Pour pouvoir collaborer et interagir sainement, il est essentiel de pouvoir communiquer. Au sens étymologique du terme, cela signifie mettre en commun. Il s’agit effectivement de mettre en commun nos représentations, nos réalité subjectives respectives, les faire communes, c'est-à-dire les faire coïncider les unes avec les autres. C’est en soi un défi de taille auquel s’ajoute celui, encore plus grand, de veiller à ce que nos représentations communes coïncident au plus près avec le monde tel qu’il est.


De la même façon que pour se comprendre, nous devons parler la même langue, pour collaborer et vivre ensemble, nous devons partager un espace commun et nous accorder sur la réalité de cet espace. Nous pouvons ne pas être d’accord sur la façon d’occuper et de gérer l’espace, nous pouvons en débattre et arriver à un consensus, à la condition d’au moins parler de la même chose.


Les divergences de vues aboutissent à des conflits, parfois violents, voire mortels lorsqu’ils deviennent armés. A la racine des conflits les plus violents, il y a les divergences de vue sur le réel mélangées à des divergences de vues idéologiques. La façon dont nous nous racontons l’histoire du monde et de ses phénomènes est toujours altérée par nos croyances idéologiques, au point parfois de nous rendre aveugle et sourd au réel. A l’image du lyssenkisme, on se raconte l’histoire du monde non pas par rapport au monde tel qu’il est, mais par rapport au monde tel qu’il cadre dans la représentation idéologique que l’on s’en fait. On a vu au chapitre 1 combien peuvent être dramatiques les dérives et les conséquences qui en découlent. Il est essentiel de s’accorder au moins sur une chose, le socle commun de réalité qu’est le réel.


Intensifier sa présence, porter une attention juste aux choses, faire preuve d’humilité, orienter les projecteurs à l’intérieur de soi, rester ouvert d’esprit, développer un esprit sainement critique, sont autant de clés qui nous aident à nous “connecter au réel”. J’espère que ce livre va vous aider à les acquérir. A l’instar des outils,  une clé ne nous est utile que si l’on s’en sert d’une part, et que l’on s’en sert correctement d’autre part. Et là, ce n’est pas de mon ressort, cela vous appartient pleinement. Ce que je peux faire, c’est continuer à vous accompagner dans cette noble aventure de développer la conscience et la connaissance de soi et du monde. Rendez-vous sur le blog du livre, posez vos questions, partagez vos expériences, poursuivez votre aventure intérieure et contribuez comme vous le pouvez à un monde meilleur à l’extérieur. Mieux vivre ensemble est une aventure individuelle et collective.


A vous de jouer !

 

Remerciements

Si ce livre est la manifestation d'une profonde aspiration personnelle, il n'en a pas moins été une aventure collective. Nombreuses furent les personnes qui, au long des 5 années de travail que cela a représenté, ont contribué, directement ou indirectement, parfois même sans le savoir. C'est un exercice délicat de faire une liste de personnes à remercier. Dans quel ordre ? Ne surtout oublier personne. Alors par anticipation, veuillez accepter mes excuses si vous avez l’impression d’avoir été oublié, ma gratitude pour votre contribution n’en est pas moindre dans mon cœur.


Le soutien de ma famille a été particulièrement précieux. Ma compagne, la femme de ma vie qui a supporté aussi bien mes périodes d’enthousiasme que celle de doute, et parfois de désespoir. Ma mère qui, comme pour mon premier livre en 2016, m’a accueilli pendant plus de trois mois en immersion dans sa maison noyée dans la rain-forest australienne en 2019. Mon beau-père, un deuxième père, qui s’est prêté au jeu du lecteur critique.  Mes soeurs et belle-soeurs, mes frères et beaux-frères, les cousines et cousins de France, de Navarre et d’ailleurs.


Mes amis qui de façon ostentatoire ou discrète m’ont soutenu, merci à vous : Alfred, Amina, Amira, Béatrice, Bernadette, Brigitte, Bruno, Catherine, Christian, Christine, Christophe, Dali, Daniel, Dorra, Emmanuel, Emna, Faten, Fatiha, Françoise, Hakima, Hana, Hélène, Inès, Jino, Josiane, Jouda, Julien, Khedija, Kiki, Lamia, Lassaad, Leila, Ludovic, Manu, Marc, Marie-Bénédicte, Mariejo, Mourad, Meriem, Myriam, Nadia, Nathalie, Nefissa, Nour, Ombeline, Pascal, Patricia, Patrick, Rachel, René, Rim, Rodolphe, Salma, Samia, Sandra, Shiraz, Tarek, Véronique, Willfried, Yassine, Yosra, Yotis, Youssef ... et les autres.


Quant à ceux qui, sans le savoir, ont contribué à enrichir et affiner ma bibliothèques de cartes, c’est à dire ma culture et mes connaissances, grâce à leurs livres, podcast, cours et conférences en ligne, y compris dans les controverses de certains vis-à-vis d’autres, vous avez toute mon admiration et ma gratitude :  Albert Moukheiber, Boris Cyrulnik, Charles Robin, Christophe Michel, Christophe André, Clément Freze, David Louapre, Etienne Klein, Franck Lopvet, Fréderic Lenoir, Gaël Giraud, Gérald Bronner, Hugo Mercier, Jean-Marc Jancovici, Julia De Funès, Julien Bobroff, Lionel Naccache, Michel Onfray, Mickaël Launay, Nicolas Gauvrit, Pablo Servigne, Richard Monvoisin, Samuel Buisseret, Stéphane Edouard, Sylvain Delouvé, Thibault Giraud, Thierry Janssen, Thomas Durand, Victor Ferry, Yuval Noah Harari.


Enfin, clin d’oeil à Valérie Rossellini, mon éditrice chez Plon, avec qui j’ai adoré collaborer sur cet ouvrage, et à Emmanuel Roche qui fut un déclencheur majeur de ma vie d’auteur et qui reste présent dans cette merveilleuse aventure

 

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